La reconstruction de Saint-Malo[ 1949 à 1955
Le 27 octobre 1661, vers cinq heures du soir, Marie Charnacé fait bouillir de la térébenthine lorsque le liquide s'enflamme. Le feu se propage dans toute la Grand'Rue; il dura 13 heures et 237 maisons furent détruites. L'histoire a nommé ce drame la Grande Brulerie.Les maisons étaient en bois à cette époque .
La reconstruction se fit mais en pierres … seule la ceinture autour des remparts présentait de grands immeubles ; il y avait beaucoup de maisons étroites, à trois ou quatre étages . il en est resté quelques unes …ci contre
À la fin du XIXe et au xxe siècle, Saint-Malo développe le tourisme, notamment grâce à ses plages
En août 1944, les colonnes américaines du VIIIe corps d'armée de Middleton, intégré à la IIIe armée américaine du général Patton, se dirigent vers Brest, pour capturer le port. Pris sous le feu de l'artillerie allemande près de Saint-Malo, l'armée américaine réagit brutalement. Le dimanche 6 août 1944, les premiers obus américains tombent sur la vieille cité malouine. Pourtant, conformément aux rapports de la Résistance bretonne, la garnison allemande qui stationne intra-muros est très réduite, ne comptant pas plus de soixante-dix hommes appartenant à la 5e batterie DCA de la Flak-Abteilung 912. L'offensive américaine se poursuit plus d'une semaine sur Saint-Malo et ses environs.
Le dimanche 14 août 1944, la ville, le château, le Grand Bé et Cézembre subissent un nouveau bombardement aérien, l'aviation américaine envoyant cette fois 150 bombardiers lourds Liberator. Fort heureusement évacuée par les autorités allemandes quelque temps plus tôt, Saint-Malo est presque entièrement dévastée par les incendies qui suivent ce bombardement massif. Plus de 80 % des meubles, immeubles, archives, et biens personnels des Malouins sont irrémédiablement détruits.
Saint-Malo a été reconstruite selon son plan original. Des concessions ont cependant été faites à la circulation automobile moderne et à la salubrité publique. La reconstruction s'est faite sous l'impulsion de son maire et ancien ministre d'État Guy La Chambre, de ses habitants, du ministère de la Reconstruction et grâce à des dons venus du Québec, sur une période de douze ans (1948-1960). Le projet a été confié aux architectes Louis Arretche et Raymond Cornon. Les premiers plans de la reconstruction de Saint-Malo intra-muros sont dus au grand prix de Rome Marc Brillaud de Laujardière.
La question était alors de savoir s'il fallait redonner à la cité intra-muros ses fonctions du passé, à savoir un centre administratif, hospitalier, scolaire et commercial. Il s’avéra difficile de restituer les anciennes rues avec des contraintes urbanistiques modernes. En décembre 1944, Marc Brillaud proposa donc un plan qui modifiait totalement le tissu urbain et prévoyait plusieurs grandes percées, en particulier celles qui devaient joindre les portes de la Cité à la cathédrale. Dans son projet, les bâtiments administratifs étaient regroupés autour de la cathédrale ; par ailleurs, il modifia les rues qu’il élargit jusqu’à 8 m et évacua l’hôpital hors de l’intra-muros. Il fournit une première esquisse pour les façades des immeubles, limitant leur hauteur à trois étages plus un comble habitable sous les toits. Les façades étaient d’un style très sobre, évitant le pastiche des styles historisants. L’ensemble de ce dispositif fut validé en 1946 et approuvé par le ministère.
Les Malouins demandèrent que la reconstruction soit confiée à Yves Hémar, un architecte malouin connu pour la construction de villas balnéaires ; cependant, ce dernier ne fut pas retenu pour la totalité des travaux. On lui préfèrera le grand prix de Rome Louis Arretche, architecte reconnu de l’après-guerre.( malheureusement Yves Hémar n'était pas Prix de Rome ! )
Louis Arretche reprit les esquisses de Marc Brillaud en précisant : « la réussite de la reconstruction dépend avant tout du profil et de l’aspect des quatre façades maritimes et portuaires de la cité » de Saint-Malo, rare ville française qui peut se découvrir d’un même regard et sur tous les côtés. « Restituer prioritairement les quatre grandes façades de la ville afin de lui donner sa silhouette antérieure et de déterminer le gabarit du vaisseau ». Arretche va conserver les profils de la cathédrale et du château, suivant la volonté de Raymond Cornon.
Ce sont ces bâtiments qui fixent les lignes maîtresses du volume d’ensemble. À l’intérieur, la reconstruction des immeubles va être marquée par une beaucoup plus grande liberté. La mairie est dans le château, l’Hôtel-Dieu et la prison hors des murs, ce qui libère une grande surface au sol.Les rues sont élargies, on remembre les commerces et on prévoit une hauteur supérieure à trois étages allant jusqu'à 5 ou 6 niveaux. On prend le parti architectural de l’îlot fermé, formé par un pâté de maisons entourant une cour intérieure. Les façades des immeubles sont construites sans éléments somptuaires en jouant uniquement sur le décrochement avec, exceptionnellement, des terrasses pour protéger les commerces. La pente des toitures sera à 50 et 60° ; le choix des matériaux imposés sera du granit et de l’ardoise, sans oublier le béton brut de décoffrage.
Dans le Patrimoine d'ille-et-Vilaine des Editions Flohic , on lit :
" Le Malouin René Gautier est le seul architecte à avoir restitué dans cette rue deux façades à pignons inspirées par les constructions anciennes du XVIIè siècle . C'est l'un des seuls à avoir pastiché l'architecture ancienne de la ville avec une fidélité si exacte "...
René Gautier, mon père, Architecte et ses confrères
( Mr Thomaso, Mr Auffret, Mr Hédou de la Héraudière, Mr Briand, Mr Monge, Mr Simon, Mr Couasnon ) ont participé grandement à la qualité architecturale de la ville.
René Gautier eut en charge entre autres , l'ilôt 48 situé à gauche dans la Grande rue en montant vers la cathédrale
Il fut l'architecte également du cinéma " le Chateaubriand " rue Sainte-Anne , à côté de l' Ex-Hôtel des Finances … et du cinéma "le Vauban" … ce qui lui vaudra d'en construire d'autres en France .
Il fut l'architecte également du cinéma " le Chateaubriand " rue Sainte-Anne , à côté de l' Ex-Hôtel des Finances … et du cinéma "le Vauban" … ce qui lui vaudra d'en construire d'autres en France .
René Gautier était l'Architecte de l'Institution de Saint-Malo … il en a fait les restaurations après la guerre et les transformations au fil des années .
Après la restauration de la cathédrale , René Gautier fut chargé de dessiner le buffet d'orgue.
C'est l'entreprise Koenig, père et fils de Sarre-Union ( Alsace ) qui, pendant deux ans et demi a construit dans ses ateliers ces nouvelles orgues… ce splendide instrument de 7 mètres de haut, 8 de large, 35 jeux, 4 claviers manuels et un pédalier, 2652 tuyaux, ceux de la façade étant en étain; ces orgues à traction entièrement mécanique seront dotées d'un buffet en chêne avec des sculptures . On y remarquera d'autre part, le positif de dos, second petit orgue en balustrade.
Le rôle de ces orgues sera de servir pour l'accompagnement des offices liturgiques… Il servira aussi avec des organistes de talent pour des récitals et des concerts
Yvonnick Gautier en vacances à Saint-Malo va faire des répétitions sur l’orgue de la cathédrale … l’organiste lui a donné ce droit … ( bien sûr en dehors des cérémonies religieuses … )
Il fut l'architecte de nombreuses villas au caractère "Néo-Breton "dans la région .