Il veut reconstruire le navire emblématique Pourquoi Pas ?
Publié le vendredi 22 décembre 2017 à 21:02 par Émilie CHASSEVANT. .Actuellement en stage au chantier naval de la Passagère, où pourrait être construit le bateau, Quentin Schmeltzer nourrit son projet de reconstruction du mythique navire de Charcot.
Âgé de 19 ans, Quentin Schmeltzer a un projet un peu fou. Cet étudiant au lycée maritime veut reconstruire le navire emblématique de Charcot, à Saint-Malo.
« Ce projet est complètement fou. » Combien de fois Quentin Schmeltzer a-t-il entendu cette réflexion ? Des dizaines, des centaines de fois ? Et pourtant, il n'a jamais baissé les bras. « C'est fou, bien sûr, reconnaît-il. Mais si on ne croit pas un peu en ses rêves, on reste chez soi et on ne fait plus rien. »
Impressionnant de détermination, ce jeune homme de 19 ans s'est mis en tête de construire un nouveau Pourquoi Pas ?, le navire océanographique de Jean-Baptiste Charcot, célèbre explorateur polaire et médecin. Et il va y parvenir.
Une reproduction de 57 m
Arrivé à Saint-Malo en 2015, ce passionné de voile a quitté sa ville de Metz pour suivre ses études au lycée maritime. Attaché à la protection de l'environnement, il est tombé amoureux de l'histoire de l'explorateur et de son navire emblématique. « Ce bateau m'a tapé dans l'oeil. Les trois-mâts barque, comme le Belem, sont de magnifiques navires. Exactement le type de voilier que j'affectionne », glisse Quentin. Au point de vouloir construire une reproduction de ce bateau de 57 mètres, à la manière de L'Hermione.
Porté par son envie, Quentin Schmeltzer a rencontré trois personnes clefs. Alain-Marie Gautier pour commencer. Ce descendant du fondateur des chantiers Gautier, qui ont construit le Pourquoi Pas ? en 1907, à Saint-Malo, a accueilli le jeune homme à bras ouvert.
« Il était ravi qu'un jeune comme moi ait cette idée. Après une longue discussion, il m'a dévoilé les plans de construction du bateau. » Le point de départ de son aventure.
En avril 2016, il crée une association pour rassembler les bonnes volontés. Il compte dans ses troupes deux soutiens de poids : Julien Reemers, le patron du chantier naval de la Passagère, pour le comité technique, et Jean-Yves Delaune, président de l'association Entre terre et mer, pour l'aspect financier.
« Quand Quentin m'a parlé de ce projet complètement dingue, ça m'a rappelé la fougue de ma jeunesse. Je n'ai pas hésité à l'épauler pour l'aider à réaliser son rêve », se souvient Julien Reemers.
Un chantier à 20 millions d'euros
Quentin sait que son projet ne se réalisera pas en un claquement de doigts. « Je me suis donné six ou sept ans, estime-t-il. On avance petit bout par petit bout. »
Mais il a déjà une bonne idée de ce qu'il veut. Il a contacté Yann Mauffret, patron du chantier du Guip, à Brest, spécialisé dans la restauration et la construction de bateaux en bois. « J'aimerais le charger de la construction, mais celle-ci serait délocalisée à Saint-Malo. »
Pour Quentin, la construction du bateau doit être pédagogique. « Il faut que le chantier soit ouvert au public, pour que les gens découvrent les métiers d'avant. »
Un chantier qui, idéalement, pourrait être à la Passagère, où se situe la maison de Charcot. « La plaine de Quelmer serait un lieu chargé de sens. Il y a un chantier naval, une malouinière. On pourrait proposer un circuit culturel », vante Julien Reemers.
L'idée est belle mais comment la financer ? Une estimation très haute chiffre la construction à 20 millions d'euros. « Pour le financement, il y a plein de leviers à utiliser », se contente de répondre Quentin. « On a trouvé de l'argent pour L'Hermione. Pourquoi pas pour celui-ci », lance Julien Reemers. Si les protagonistes souhaitent limiter les subventions pour ce projet, ils savent qu'il pourra intéresser beaucoup de financeurs privés.
Et une fois le bateau construit, que fera le nouveau Pourquoi Pas ? La volonté de Quentin est que le bateau « navigue le plus possible » pour des expéditions scientifiques et pédagogiques. Mais il reste du chemin avant d'en arriver là. Un parcours du combattant dans lequel Quentin est prêt à s'engager.
Émilie CHASSEVANT.
Contact avec l’Association du Nouveau Pourquoi pas ?
Courriel : pourquoipasiv@gmail.com